Abdessattar Ben Moussa: Il faut que les ministres parlent avec les demandeurs d'emploi
Le Président de la Ligue Tunisienne de la Protection des Droits de l’Homme, Abdessattar Ben Moussa, est l’invité de Midi-show aujourd’hui, lundi 28 mars 2016. Ben Moussa a parlé de l’objet de sa rencontre samedi dernier avec le Chef du Gouvernement Habib Essid et de sa visite d’hier à Ben Guerdane.
Ben Moussa a d’abord expliqué que l’objet de sa rencontre avec Essid a tourné sur les protestations et les contestations des demandeurs d’emploi qui vont crescendo. « Les protestations sont certes pacifiques mais l’autorité ne réagit pas à ces appels ! Nous avons enregistré des grèves de la faim, sauvages et ceci menace même la santé des grévistes. Nous avons parlé avec les protestataires. Ces derniers veulent le dialogue et aspirent à être écoutés. Nous avons donc posé ces problèmes devant le chef du gouvernement parce que nous sommes conscients qu’il faut des solutions".
Essid a accepté notre demande
Nous lui avons dit que le problème dépasse les gouverneurs. Nous avons proposé que le chef du gouvernement étudie la possibilité que les ministres s’en chargent. Et Habib Essid a manifesté son approbation. Nous proposons que des ministres se rendent dans les régions et qu’ils écoutent ces protestataires. Nous voulons qu’il y ait une dynamique de dialogue dans les régions, parce que chaque région a ses propres spécificités. Donc, à côté du dialogue national, les grévistes doivent être écoutés, c’est l’accord que nous avons eu de la part du chef du Gouvernement.
A partir de mercredi, il y aura une programmation de ces dialogues régionaux qui pourraient aboutir à des solutions. Le dialogue National, servira certes pour diagnostiquer et réinstaurer la valeur du travail. Mais il ne va pas résoudre tous les problèmes du chômage. Il s’agit d’une occasion pour poser les problématiques et exposer des idées et des suggestions. Par la suite, c’est à l’autorité exécutive d’assumer ses responsabilités !
Ceci dit, pour ce qui est de notre visite à Ben Guerdane, nous avons rencontré les habitants, et nous sommes maintenant persuadés que la région vit vraiment dans des conditions très difficiles. La majorité des habitants vivait de la contrebande, et si certains en sont ressortis très riches et sont partis vivre ailleurs, les habitants de la ville, eux, souffrent de moult insuffisances. Nous avons également discuté avec la sécuritaires, les militaires et les douaniers, et allons relater ce qui a été observé aux concernés.